On traduit souvent plongée muck par "plongée au-dessus de la boue". Loin s'en faut ! Le fond des plongées muck est généralement constitué de sédiments, de sable, de limon, de débris naturels (dont coralliens), de coraux morts.
Si l’environnement, de prime abord, semble désolant, il n’en est rien. Il abrite une faune variée et insoupçonnée qui se dévoilera lors de l’approche ciblée des âmes exploratrices.
Longue de 23km, large de 8km, la baie d’Ambon se transforme en un immense terrain de jeu offrant, à celui qui veut les explorer, une trentaine de sites. C’est ainsi, qu’en 1863, l’ichtyologue néerlandais Peter Bleaker découvre plus de 783 espèces dans la baie uniquement !
Toute la faune muck indonésienne se trouve à Ambon… et plus encore !
Vous l’aurez compris, il est impossible de faire une liste exhaustive de toutes les espèces potentiellement observées durant vos immersions. Je n’en citerai donc que quelques-unes comme la seiche flamboyante, le mimic octopus, le wunderpus (Wunderpus photogenicus), le poulpe à anneaux bleus, de nombreuses espèces de nudibranches et d’hippocampes qu’ils soient pygmées, communs ou cornus, des poissons fantômes que ce soit des robustes, des halimeda ou des arlequins, différentes espèces de crustacés, tels que le crabe zèbre, la crevette arlequin, la crevette Colemani ou différentes espèces de mantis, un grand nombre de poissons scorpions dont différentes espèces de rhinopias, poisson pégasus, divers poissons crapauds dont le fameux poisson crapaud psychédélique !
Icone des plongées ambonnaises, ce poisson, au dessin particulier, découvert en 1992, fut alors faussement identifié comme étant une baudroie cryptique. C’est en 2008 que l’espèce fut de nouveau observée et, cette fois, photographiée par Toby Fadirsyair, Buck et Fitrie Randolph. Elle fut alors reclassée et nommée, comme on la connait aujourd’hui, poisson crapaud psychédélique (Histiophryne psychedelica), à ce jour, uniquement observé dans la baie le rendant endémique à celle-ci.